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Conseils pour bien choisir une dispersion

Bien choisir une dispersion: le bon marché est toujours trop cher!

Lorsqu’il existe des dizaines de produits apparemment comparables, avec des prix très différents, comment savoir que vous prenez la bonne décision? Quelles conséquences sur la facture et votre intérieur? Dans cet article, nous vous expliquons ce qui fait la qualité d’une peinture et nous vous aidons à faire votre choix pour votre prochain projet.

Est-ce que vous avez déjà pris le temps de vous arrêter devant un rayon qui présente différentes peintures de type dispersion mate pour l’intérieur? Le moins qu’on puisse dire, c’est que vous avez l’embarras du choix!

Dans la jungle des marques, où fleurissent les promesses de couleur, de brillance, de qualités techniques ou écologiques, comment savoir avec certitude que vous sélectionnez le bon produit? La décision semble importante, car les prix peuvent varier énormément, entre des peintures bon marché à 1 Fr. le kilo et d’autres qui se vendent jusqu’à 6 Fr!

Qu’est-ce qui peut bien justifier une différence pareille? Dans ces conditions, le peintre professionnel tout comme l’amateur auront parfois tendance à viser le moins cher, ou alors couper la poire en deux.

Dans cet article, nous expliquons d’où vient la différence de prix et comment la composition influence la qualité du produit.

Que trouve-t-on dans une dispersion mate pour l’intérieur?

Une dispersion se compose en principe de 4 constituants:

  • un liant: acrylique, polyvinyle acétate, polystyrène ou alkyde
  • un pigment (le plus souvent le dioxyde de titane)
  • des matières de charge: carbonate de calcium, talc, Kaolin, etc.
  • un diluant: de l’eau

Le fabricant va parfois y ajouter différents additifs, comme un agent épaississant, une substance anti-mousse, un dispersant, un agent de conservation, etc.

Quel lien entre les composants et la qualité de la peinture?

La qualité technique d’une dispersion se juge sur deux critères:

  • le pouvoir opacifiant, c’est-à-dire la capacité de la peinture à recouvrir le support pour qu’il ne se voie plus
  • la résistance aux frottements, qui reflète la durée de vie de la surface peinte

Par conséquent, la qualité de la peinture dépend essentiellement de la concentration de deux des quatre composants: le pigment et le liant.

Le pigment, car c’est lui qui procure à la dispersion sa blancheur et son pouvoir opacifiant (aussi appelé pouvoir couvrant).

Le liant, car c’est lui qui garantit l’adhésion de la peinture sur le support, la cohésion du film et sa résistance.

Comment choisir une peinture?

Si vous choisissez une peinture à faible pouvoir couvrant, il faudra appliquer plus de couches pour que le rendu soit satisfaisant. Si vous choisissez une peinture qui n’est pas suffisamment résistante aux frottements, elle s’abîmera plus vite avec les écueils de la vie quotidienne… et vous devrez repeindre plus souvent la surface.

Il faut donc choisir une peinture qui a un bon pouvoir opacifiant et une bonne résistance. C’est-à-dire une peinture dans laquelle la concentration de pigment et de liant est la plus élevée. 

Est-ce que la qualité de la peinture change vraiment quelque chose?

Une peinture de qualité est généralement plus chère, puisque sa fabrication demande une quantité plus importante des deux matières premières que sont le pigment et le liant.

Ça soulève donc des questions légitimes, que nous entendons souvent de la part de nos clients: est-ce que ça vaut vraiment le coup de payer plus cher pour une peinture de meilleure qualité? Qu’est-ce que ça change au fond?

Pour répondre à ces questions, le laboratoire Socol a mené des tests qui comparent 6 dispersions aux formulations différentes. Nous avons mesuré leur pouvoir couvrant et leur résistance aux frottements.

Test 1: Pouvoir opacifiant

Chaque peinture est appliquée dans les mêmes conditions sur des cartes de contraste, au moyen d’un tire-film automatique. Après séchage, on mesure la réflectance à l’aide d’un spectrophotomètre sur la partie blanche (Yb) et sur la partie noire (Yn) du substrat. On calcule ensuite un rapport de contraste (RC), en appliquant la formule suivante: 

RC = Yn / Yb

En fonction de leur rapport de contraste, les peintures sont alors répertoriées en quatre classes, selon les critères de la norme SN EN 13300.

Pouvoir opacifiant       Rapport de contraste
Classe 1             99,5 et plus 
Classe 2            de 98 à 99,5 
Classe 3            de 95 à 98
Classe 4           moins de 95

 

Selon cette norme, les peintures avec le plus petit numéro de classe sont celles qui ont le pouvoir couvrant le plus élevé. Les peintures de la classe 1, dites «monocouche», sont intéressantes car leur application se fait plus vite et coûte donc moins cher.

Résultats

Produit    F1    F2    F3    F4    F5    F6
Concentration du pigment  24%  20%  16%  12%   8%    6%  
RC  99.5    98.9    98.3    97.5    96.7    95.0  
Classe     1     2     2     3     3     4

 

lien entre l’opacité et la concentration du pigment (dioxyde de titane, TIO2)

La linéarité de la courbe 1 montre sans équivoque que le pouvoir opacifiant augmente en fonction de la concentration du pigment (du dioxyde de titane dans ces 6 produits).

Les concentrations de dioxyde de titane des formulations 5 (8%) et 6 (6%) sont insuffisantes. Ces deux dispersions se retrouvent dans les classe 3 et 4 à cause d’un pouvoir opacifiant moyen. Ça signifie que sur des supports sales, le peintre va devoir appliquer plusieurs couches pour obtenir un résultat satisfaisant.

Avec le produit 1 en revanche, l’application d’une seule couche sera suffisante. En effet, cette dispersion qui contient la concentration de pigment la plus élevée (24%) se range dans la classe 1 et offre un rapport de contraste de 99.5%! 

Test 2: Résistance aux frottements

Le degré de résistance d’une peinture aux frottements humides et au nettoyage se mesure au cours d’un test de résistance à l’abrasion humide.

A lire aussi: Peinture lavable ou nettoyable: quelle différence?

Ce test, lié à la norme SN EN 13300, mesure la perte de l’épaisseur du film suite à des mouvements de va-et-vient effectués à l’aide d’une éponge abrasive mouillée avec une solution détergente. Le test s’effectue après 28 jours de séchage, dans des conditions bien définies.

Les peintures sont alors réparties en 5 classes, la classe 1 désignant les peintures qui offrent la plus haute résistance. 

Résistance au lavage
et à l’abrasion humide   
             Perte d’épaisseur du film
Classe 1            < 5 microns après 200 cycles
Classe 2    entre 5 et 20 microns après 200 cycles
Classe 3   entre 20 et 70 microns après 200 cycles
Classe 4             70 microns après 40 cycles
Classe 5             > 70 microns après 40 cycles

 

Résultats

Produit   F1   F2   F3   F4   F5 F6
Concentration liant   18%   16%   14%   12%   10% 8%
Perte film (µm) 4.9   8.2   9.4   20.8   78   175
Classe     1     2     2     3     4    5

 

lien entre la perte d’épaisseur du film et la concentration du liant

Résultats des tests de résistance à l’abrasion humide

La perte d’épaisseur du film est très significative quand la concentration de liant descend de 12% à 8%. La photo ci-dessus montre très bien l’impact visuel de cette perte.

Ensuite, entre 18% et 14%, la perte n’est plus que de 4.5 µm. Ça démontre qu’il y a une quantité minimale de liant à mettre dans une dispersion, sans quoi le produit n’a pas une résistance à l’abrasion humide suffisante. 

Le test montre aussi que seule la dispersion avec la plus grande concentration de liant (18%) se range dans la classe 1.

Conclusion: faites votre choix en fonction de la classe du produit

Nos différents tests de laboratoire démontrent qu’une dispersion de classe 1 ou 2 est un bon choix, tant du point de vue de l’opacité que de celui de la résistance aux frottements. Sans compter que leur application s’effectue plus rapidement que pour les classes 3, 4 et 5, puisqu’une seule couche suffit. Le proverbe «Le temps c’est de l’argent» est parfaitement adapté à cette situation.

De plus, entre une dispersion de classe 2 et une dispersion de classe 5, la différence de prix au m2 se calcule en centimes! Pour une chambre de taille moyenne, l’économie est à peine d’une dizaine de francs. Le proverbe «Le bon marché est toujours trop cher» se vérifie une fois de plus!

Surtout que sur la facture du peintre, le coût du travail est environ 8 fois plus important que celui du produit. Une peinture un peu plus chère à l’achat mais qui nécessite moins de couches est donc très vite amortie.

Il n’y a donc pas à hésiter. Une peinture de qualité supérieure vaut largement la différence de prix! Lors de votre prochaine visite, faites appel à nos spécialistes qui sauront vous conseiller en prenant en compte tous les paramètres: produit et travail.